Tenir compte de la météo

Bruno, Rindra

Le coulage du béton sur le chantier dont la température ambiante peut être très chaude ou bien très froide est toujours possible mais il faudra prendre les dispositions nécessaires et adéquates.

Voici un extrait gratuit du guide de construction :

Il faut souligner que les premiers jours de prise sont déterminants sur les performances finales du béton, car c’est à ce moment qu’il est le plus vulnérable.

Bétonnage durant une forte chaleur

Il faut prendre en compte la sensibilité du béton à une température élevée durant la préparation, le transport, la mise en œuvre, le durcissement et l’aboutissement à maturité. Il est à signaler qu’avec une progression de la température du béton, les caractéristiques physico-chimiques du matériau vont changer.

Les caractéristiques du béton qui réagissent sous une forte chaleur :

Si on a une température constante de 25°C sur le site de construction, il faudra prendre des mesures pour le bétonnage. Par contre, si la température atteint les 40°C, ces mesures devront être encore plus sévères.

Les caractères physico-chimiques changeront obligatoirement et affecteront certains domaines, à savoir :

  • la rhéologie : on observe une perte d’ouvrabilité rapide mais en aucun cas il ne faut rajouter de l’eau pour compenser cette perte ;
  • le temps de prise : la prise du béton est plus rapide ;
  • les résistances de durcissement  : la résistance du béton augmente au début de la prise du béton mais à 28 jours de maturité, la résistance est moins élevée que celle du même béton maintenu à une température plus basse ;
  • la fissuration : l’évaporation trop rapide de l’eau peut engendrer des fissures.

Mesures à prendre pour un bétonnage durant une forte chaleur :

Il est à noter qu’il est possible d’obtenir les conditions climatiques d’un site donné grâce au service météorologique . De ce fait, on saura approximativement à quoi s’en tenir.
Afin d’effectuer une mise en œuvre, on peut recourir aux solutions suivantes :

  • Refroidir l’eau que l’on va employer ;
  • Utiliser un ciment à faible taux exothermique ;
  • Arroser de manière intensive les matériaux (sable, gravillon) : c’est une condition de stockage pratique mais il faudra considérer cette quantité d’eau dans la préparation du béton ;
  • Adjoindre des adjuvants au mélange de béton : il faudra faire des analyses pour vérifier sa compatibilité avec le ciment ;
  • Dans le cas où l’on utilise du béton prêt à l’emploi, il est de rigueur de minimiser le plus possible le temps de manipulation (transport, attente, …) ;
  • S’abstenir de réaliser la mise en œuvre pendant les heures les plus chaudes de la journée ;
  • Préserver les parties exposées du béton coulé de la déshydratation avec un produit de cure ou une bâche ;
  • Pour les cas extrêmes, il peut être utile de reformuler le béton.

Bétonnage par un temps froid

Si la température sur un site de construction est inférieur à -5°C, le bétonnage est à exclure. Par contre, si elle est comprise entre -5°C et 5°C, le bétonnage est possible, à condition de faire appel à des méthodes qui pourront contrer l’effet du froid sur le béton.

Les conséquences de la basse température sur du béton frais :

Une basse température provoque un retard de début de prise de béton ainsi qu’une prolongation du temps de durcissement.

Les conséquences du gel sur du béton frais  :

Les réactions d’hydratation et de durcissement sont complètement interrompues. Notons que si le gel se produit avant la prise, il n’y aurait qu’un gonflement et le durcissement se poursuivra une fois que la température se sera accrue (vers les 5°C). Toutefois, le gonflement peut engendrer une diminution de la résistance. Il est préférable de re-vibrer le béton. Par contre, si le gel survient au prélude de la prise, on pourra observer une majoration de la porosité, une réduction de l’adhérence des pâte-granulats et une dégradation de la résistance mécanique.

Mesures à adopter pour le bétonnage par un temps froid :

L’analyse de la composition du béton sera indispensable pour la mise en œuvre du béton. Il faudra aussi se procurer et garder une certaine qualité de chaleur du béton frais mais aussi garder les dispositions de protection au-delà du temps normalement attribué.

  • La composition du béton fera l’objet d’une analyse méticuleuse, en particulier sur le choix du ciment ainsi que son dosage, le choix des granulats et le dosage de l’eau et de l’adjuvant. Il ne faut pas oublier de vérifier la compatibilité du mélange ciment-adjuvant dans des conditions similaires à celles du site de construction.
  • On peut occasionner et entretenir de la chaleur en chauffant les granulats et l’atmosphère ambiante ou le coffrage. Il y a aussi le procédé de calorifugeage par l’intermédiaire des coffrages, la limitation du temps d’attente et de transport avant l’utilisation, l’étuvage, la préservation des surfaces pour éviter tout contact avec l’air, la protection qui durera au minimum 72 heures et il faudra éviter le décoffrage avant d’atteindre une résistance mécanique de 10 Mpa.
  • Si l’on utilise du ciment à durcissement rapide, on pourra procéder au bétonnage dans des conditions très froides (-10°C) mais il faudra adopter les dispositifs semblables au béton courant et se rapporter aux recommandations d’usage du fabricant.

On peut prévoir des coûts supplémentaires concernant les mesures à prendre, que ce soit pour le bétonnage par une forte chaleur ou bien le bétonnage par temps froid, mais cela est minime si l’on prend en compte les coûts que peuvent engendrer des éventuelles réparations à venir.

Remarque : être bien préparé est un atout pour anticiper les problèmes. De ce fait, avant de procéder à la mise en œuvre et au choix des mesures à adopter, il sera primordial de prévoir les variations climatiques qui peuvent survenir sur le chantier.

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