Les champignons lignivores

Bruno, Fanoa

Les professionnels du bois divisent les champignons lignivores en catégories artificielles qui ne sont liées ni à la systématique, ni à la morphologie des organismes, mais au type de dégâts qu’ils occasionnent. On considère généralement différentes appellations dont les plus connues sont :

  • Pourriture cubique, découpage du bois en parallélépipèdes rappelant le bois calciné. Les champignons dégradent la cellulose du bois, laissant la lignine,
  • Pourriture molle, les champignons s’attaquent à la cellulose dans les cas d’extrême humidité, comme le bois en contact avec le sol,
  • Pourriture fibreuse (ou blanche), les champignons attaquent d’abord la lignine, puis la cellulose,
  • Le bleuissement, coloration du bois bleutée ou noirâtre, qui affecte l’aubier des résineux, n’altère pas ou peu la résistance du bois.
Voici un extrait gratuit du guide de construction :

Pourriture cubique : le (ou la) mérule (Serpula lacrymans)

Mérule

© Haruta Ovidiu, University of Oradea, Bugwood.org

On cite ce champignon car c’est certainement le xylophage le plus répandu mais les risques d’apparition sur une terrasse en bois sont presque nuls. Effectivement, ce champignon se développe à l’intérieur des habitations, en atmosphère confinée, sans lumière, sans variations importantes des températures. En extérieur, aucun danger.

Cependant, une fois installée le mérule peut coloniser d’autres bois situés à plusieurs mètres, même ci ces derniers sont sains et dans des environnements non propices au mérule. Pour cela elle déploie des filaments capables de passer à travers la maçonnerie. Ainsi, il est possible qu’un mérule ayant pris naissance dans une cave contamine une terrasse en bois adossée à un mur jouxtant la cave.
Un autre champignon très similaire au mérule est le coniophore des caves mais ce dernier est plus rare car il a besoin d’un taux d’humidité beaucoup plus élevé et il se développe également en obscurité.

Pourriture cubique : le lenzite des poutres (Lenzites separia)

Lenzites separia

© Joseph O’Brien, USDA Forest Service, Bugwood.org

Ce champignon apparaît sur les barrières, les poteaux, les piles de pont et les lamellés-collés extérieurs.

Apparaissant à l’air libre, il est capable de résister à des alternances d’humidité très élevé (plus de 50%) et de sécheresse (inférieur à 20%).
Le mycélium, pendant la phase initiale végétative, est superficiel, jaune ou brunâtre, en masses cotonneuses. A la fructification, il est jaune à orange.
Très répandu en France, il attaque principalement les résineux ou les bois d’œuvre ; plus rarement les feuillus. Aubier comme duramen sont touchés. Un bois attaqué est jaunâtre au début. Les cernes annuelles ont tendance à se séparer.
L’apparition sur la structure d’une terrasse en bois reste possible, notamment sur poutres ou solives en résineux non traitées.

Pourriture cubique : Poria spez

Poria spez

© USDA Forest Service Archive, USDA Forest Service, Bugwood.org

Pour se développer, ce champignon a besoin de beaucoup d’humidité.

Son mycélium est blanc neige et forme comme des cristaux de glace. Il développe de fins filaments branchiformes. Sa fructification est blanche au début puis jaune pâle avec une importante couche latérale de spores.

Les résineux sont ses bois de prédilection mais les feuillus peuvent également être touchés.
L’apparition sur une terrasse serait le symptôme d’une très mauvaise conception/mise en œuvre, vu la quantité d’humidité nécessaire.


La pourriture molle (Chaetonium globosum)

La pourriture molle est une maladie cryptogamique provoquée par des microchampignons qui détruisent la cellulose du bois de construction.
Les champignons de la pourriture molle attaquent le bois directement en contact avec la terre ou l’eau comme les piquets de clôture, éventuellement les menuiseries extérieures soumises à un taux d’humidité anormalement élevé.
Une attaque n’est décelable de l’extérieur que tardivement. Le bois attaqué par la pourriture molle est verdâtre puis devient très tendre et peut être enfoncé sans peine. On aperçoit un découpage régulier du bois dans deux directions perpendiculaires après séchage.

Pour se développer, il faut des conditions d’humidité très élevée, supérieure à 50%. La température idéale se situe entre 25 et 30°C. Le champignon est résistant jusqu’à 50°C.
Les essences attaquées sont principalement les feuillus qui sont dégradés en profondeur. Les résineux sont également touchés mais de façon plus superficielle.
Le risque d’apparition sur la structure d’une terrasse est important si la conception ou la mise en œuvre sont incorrectes : contact avec la terre ou eau stagnante.

Pourriture fibreuse blanche : le polypore des caves (Coriolus versicolor, Donkioporia expansa et Phellinus megaloporus)

Pourriture fibreuse

© Cathy Stewart, USDA Forest Service, Bugwood.org

Le Polypore des Caves se trouve principale-ment dans les habitations. Il s’attaque au bois feuillus très humides, en particulier le Chêne.

Sous sa forme végétative, il apparaît comme un amas de mycélium de couleur blanc feutré épais sous forme de coussinets qui deviennent jaunâtre en vieillissant. Il prend alors une consistance coriace et dure. Contrairement au mérule par exemple, ce champignon ne forme pas de cordonnets.

Les fructifications se développent par dessus les formes végétatives. Ce sont des mamelons irréguliers, bruns, formés de longs tubes fins et disposés parfois en couches stratifiées.



Son développement, qui est très lent, ne peut se faire que dans des conditions d’extrême humidité avec un taux supérieur à 40% et à des températures supérieures à 25°C, idéalement 35°C. Il ne pousse que dans des lieux obscurs et mal aérés, souvent lorsque le bois est recouvert.

Fait exceptionnel pour un ravageur, le duramen se dégrade plus vite que l’aubier.

Bien que ce champignon représente 30% des cas de dégradations dans les bâtiments, une terrasse en bois n’a pas grand-chose à craindre, les conditions de développement n’étant pas réunies.

Comment traiter un bois contaminé par un champignon

  • Si possible supprimer la pièce contaminée. Surtout si plus de la moitié de la section est touchée. Sinon :
  • Passage à la flamme afin de détruire tout organe du champignon. Un chalumeau à gaz peut être utilisé. Attention à ne pas mettre le feu.
  • Brossage, suppression des parties non consistantes.
  • Injection sous pression à cœur d’un produit fongicide. Une simple application en surface peut être insuffisante.
  • Application d’un produit de surface.
  • Supprimer la cause (humidité).

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  • Pourriture cubique : le lenzite des poutres (Lenzites separia)
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  • La pourriture molle (Chaetonium globosum)
  • Pourriture fibreuse blanche : le polypore des caves (Coriolus versicolor, Donkioporia expansa et Phellinus megaloporus)
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