Le bois traité aux sels en autoclave

Langa, Bruno

Voici un extrait gratuit du guide de construction :
Structure de terrasse avec des solives en sapin traité aux sels.
Le bois traité au CCB

a un aspect verdâtre qui disparaît avec le temps

Le traitement en autoclave permet d’utiliser des essences de bois qui n’auraient pas pu être utilisées à l’extérieur sans traitement. Ainsi, on atteint une classe d’emploi 4 pour des essences ayant une classe d’emploi 2 ou 3 avant traitement. Cela permet de valoriser les essences locales telles que le Pin du Nord, le Pin maritime, le Pin des Landes, etc. Le traitement en autoclave est reconnu aujourd’hui comme le traitement le plus efficace. Il permet d’injecter sous pression des produits chimiques - des sels hydrosolubles jusqu’au cœur du bois. Le risque de lessivage par la pluie ou d’exposition par contact cutané est ainsi réduit. Un lavage des bois est toutefois préconisé avant la mise en œuvre par les utilisateurs.

Différents produits peuvent être utilisés. Certains, tels que la créosote, sont classés cancérigènes et les bois traités avec ces substances sont interdits à la vente aux particuliers depuis l’arrêté du 2 Juin 2003. Le produit le plus répandu est un mélange de sels métalliques CCA comprenant du cuivre (fongicide) qui donne une couleur verte au bois, de l’arsenic (insecticide) et du chrome (fixateur du cuivre et de l’arsenic délavables en milieu humide). Depuis le décret du 17 novembre 2004, les bois traités à l’arsenic, cancérogène certain, sont interdits de mise sur le marché. Mais des millions de m3 de bois traités au CCA sont dispersés un peu partout dans les maisons et les jardins sans que leurs propriétaires soient conscients du risque.

Il existe d’autres compositions sans arsenic, les CCB (cuivre, chrome, bore) ou CCF (cuivre, chrome, fluor). Pour diminuer la toxicité humaine et environnementale, des traitements actuellement proposés sont sans chrome et sans arsenic pour les bois de classe 4. Certains ne contiennent que du cuivre et des ammoniums quaternaires. D’autres associent cuivre, acide borique et fongicides triazoles. Un de ces produits est une formulation à base de Cu-HDO (combinaison organique de cuivre), c’est-à-dire sans arsenic et sans chrome. Il a été scientifiquement prouvé que cette substance n’est pas cancérigène, ni mutagène, ne provoque ni malformations, ni sensibilisation.

Toutefois, le prix de revient au mètre cube surpasse très largement celui du Douglas ; les traitements coûtent chers en produits chimiques et en énergie.

Des pièces de bois de classe d’emploi 4 demandent moins de précautions de mise en œuvre que le Douglas ou le Mélèze (classe d’emploi 3). On peut même envisager un contact direct avec la terre, si cela ne peut être évité.

Dernière précaution : ne brûlez pas les chutes de bois mais apportez-les à la déchetterie. Lors des manipulations, portez des gants et un masque. Les sciures doivent être récupérées, mises dans un sac plastique étiqueté qui doit être porté à la déchetterie.

Quant aux bois traités en provenance des pays de l’Est, il n’y a pas de contrôle de leur traitement. Pour cette raison, le CTBA (Centre technique du bois et de l’ameublement) préconise de demander des bois traités avec certificat CTB P+ pour le produit et CTB B+ pour le procédé. Mais, même avec les produits CTB P+, une information sur le type de traitement reste toujours utile puisque cette marque est délivrée, au moins jusqu’à fin 2008, à des produits à destination professionnelle type CCA, CCB, créosotes.

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