Traverses de chemin de fer : attention DANGER !

Langa, Bruno

Voici un extrait gratuit du guide de construction :


Chaque année, la SCNF met au rebut près de un million de traverses de chemin de fer. Ces pièces de bois mesurent environ 3 mètres et pèsent 80 Kg. Elles sont généralement réalisées dans du chêne et sont imprégnées d’huile de goudron contenant de la créosote, ce qui les rend imputrescibles. La SCNF les remplace progressivement par des traverses en béton, plus stables. Officiellement, la SCNF les cède à des entreprises spécialisées, notamment depuis la nouvelle réglementation qui impose que ce matériau soit interdit « pour les terrains de jeux, dans les parcs, jardins ou autres lieux récréatifs publics situés en plein air en cas de risque de contact avec la peau... ». Il y a quelques années, on pouvait s’en procurer directement dans des dépôts SNCF, pour un prix très variable de 10 à 50 francs (1,50 à 8 €).



Dans la pratique, nombre de ces traverses se retrouvent chez les particuliers. Pour 10 à 20 € la traverse, les revendeurs ne sont pas regardant sur l’utilisation finale du produit. Effectivement, l’utilisation de traverses de chemin de fer dans les aménagements de jardin - marches d’escalier, jardinières, murs de soutènement - est une pratique très courante. Bien que les revendeurs soient tenus d’accompagner la livraison du texte réglementaire, il semble que cela n’inquiète pas les clients et les prescripteurs. La traverse de chemin de fer est un matériau très solide, très résistant aux agents xylophages et de plus bon marché. Pour ces raisons, il est tentant d’envisager une utilisation pour la construction d’une terrasse en bois, soit en structure porteuse, soit posées à même le sol. Or, ce matériau présente de gros inconvénients :

  • il est toxique. La créosote est une substance très cancérigène. Des contacts répétés (mains, pied nus) augmentent les risques de cancers à terme.
  • il sent mauvais. Les jours de chaleur, l’huile de goudron se liquéfie. Il y a de fortes émanations à puissante odeur de goudron. Des coulures peuvent souiller les vêtements, les mains, les pieds, les chaussures, etc.
  • il doit être éliminé dans des conditions très précises. Ne pas le faire brûler au fond de son jardin (émanation de fumées très toxiques), ni le laisser pourrir (pollution durable du sol).

Si toutefois, vous décidiez de ne pas suivre cette recommandation, voici quelques conseils vous permettant de limiter les risques :

  • N’utilisez pas de traverses pour le platelage. A la limite, l’utilisation en structure porteuse présente moins de risques de contact avec la peau. Par contre, les émanations ne seront pas totalement éliminées.
  • Éviter de retravailler les traverses (sciage, rabotage, etc.). Si vous devez couper une traverse, effectuer ce travail sur une bâche plastique installée au sol. Portez gants, masque respiratoire et lunettes de protection. Travaillez par vent nul et par temps sec.
  • Les traverses comportent souvent des pièces métalliques (vis, clous, ceinture) et des cailloux incrustés ; la lame de la tronçonneuse n’aime pas.
  • Après travail, refermer hermétiquement la bâche et emporter le cadeau à la déchetterie en mentionnant l’origine du contenu.

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